L’étape Marathon

Il y a eu de la boue, des galères de franchissements, du jardinage mais surtout beaucoup d’amusement.

Tout a commencé sur le parcours A, avec l’oued Ziz en eau à traverser. Bain de boue assuré pour de nombreux équipages y compris les plus habitués comme la team 138 (Hélène Grand'Eury / Cédric Miscioscia - MC Propreté). L'équipage 108 (thierry fresard / Thierry Frésard) a mis un bon moment à se sortir du bourbier : il aura fallu 4 sangles aboutées pour que le binôme du 117 (Séverine ARNAUD / Thierry Dallard - Team Visual) parvienne à le sortir de là, sous les encouragements des autres équipages. Christelle Dagois, lateam 119 (Arnaud Dagois / Christelle Dagois) quant à elle, arrive, en rigolant sur l’autre rive “Monsieur a eu de la boue, il est content, ca lui rappelle la maison !”.

Le parcours B a eu le Ziz à sec mais les difficultés ont commencé à partir de la 2ème balise avec un terrain, strié de profondes ravines. Ceux qui oseront s’aventurer à travers le relief comme la team 104 (Clementine Huhn / Yannick Haffner) y laisseront pas mal d’énergie et en l’occurrence, les phares de la voitures, bricolés avec du gaffer. L'équipage 120 (NICOLAS GENIN / Muriel GENIN - ITINERAIRES D'ENTREPRENEURS) se gratte la tête “ça va pas le faire le cap, là”. Lorsqu’il arrive à la 3ème balise, il fait preuve d’autodérision “On a fait que 4 bornes de plus par rapport au kilométrage idéal alors que je pensais qu’on en avait fait 40. C’est te dire le niveau de maîtrise !” Puis, plus sérieux “on a commencé à piocher sévèrement au niveau physique, après les dunes. Je n’ai qu’une envie, me retrouver au bivouac ce soir, pour sortir le pique-nique et les bouteilles, bien manger et faire la fête avec les autres équipages“. Ils n’ont tous que ça en tête, en fait.

Un bivouac sous une voute étoilée

Une coordonnée GPS avait été donnée comme point de rendez-vous pour que les équipages des 2 parcours puissent s’y retrouver. Mais le timing de la course en aura décidé autrement. A 16 heures, le vent s’est levé : lumière sépulcrale sur le vaste oued Rheiris, déjà poussiéreux en temps normal. Beaucoup se tâtent pour le traverser. Seuls une douzaine d’équipages atteindront le point GPS de rendez-vous. Les autres organiseront des petits bivouacs à l’arrière de la course.

Pour l’aspect gastronomique de l’affaire, on décerne 3 étoiles aux équipages du 105 (Eric LOMBARD-RAMEL / Valérie DOT - euro4x4), du 103 (Samuel Portaud / Stéphanie Portaud), et du 119 (Arnaud Dagois / Christelle Dagois) : chacun s’était organisé, il y a deux mois déjà, pour cette grande bouffe : tournedos Rossini, aligot, crêpes marron chantilly, fromage et Bordeaux, pour terminer par une coupe de Champagne Lanson. Il ne manquait plus que les nappes amidonnées sur les tables pliantes. On ne surprendra personne si l’on vous dit que les conversations tournaient autour des balises, des amortisseurs, des exploits de chacun, enjolivés ou non, peu importe… C’est le souvenir que l’on en a qui compte !

Au petit matin, dès le lever du jour, c’est reparti. Aube radieuse, qui découpe les montagnes crénelées comme des ombres chinoises, à l’est, effluves de café provenant de l’arrière des 4×4, I still loving you, de Scorpions (Merci le 115) en bande-son. Et puis, il faut tout de même trouver les 7 balises de la journée. Les têtes de classement jouent encore la compétition. L'équipage 139 (GUIOCK Kareen / Safet RASTODER - M6 Turbo) commet une méchante erreur de cap et il n’en est à 16h qu’à la balise 10. Ils en ont encore pour 2 heures et seront sans doute les dernier à rentrer, en ne lâchant rien. Mais chez les autres équipages, on a plutôt envie de se faire plaisir et de profiter à fond de cette dernière journée dans le désert : passes rocailleuses à l’allure sauvages, vaste plaines arides ou quelques pluies il y a 15 jours ont composé une mosaïque de roquette sauvage parfumée d’une couleur verte éclatante, dunettes vaporeuses à cause du vent frais qui soulève le sable… ce fut aujourd’hui encore un festival de couleurs et d’émotions

Le binôme 26 (OLIVIER CHARON / VIRGINIE QUERE - CAPIFRANCE) qui est en train de changer sa roue décide malgré tout de faire un tracé au maximum au cap, histoire de, mais avoue qu’il ne rêve que d’une chose : le bivouac et la fête qui y est prévue. Ils ne sont pas les seuls. Les premiers équipages arrivent dès le début de l’après-midi, en poussant des “waouhhhhhh. Déjà au taquet pour la fiesta ! Alors que les équipages arrivent au compte-goutte, laissons la parole au vainqueur de Kholanta et de Danse avec les stars, Laurent Maistret, de la team 110 (Martin BAZIN / Laurent Maistret - Be In Sport - Happy Sport), même pas pressé de récupérer uson téléphone portable qui lui aurait valu de se coucher beaucoup plus tard : “Je ne sais si je le referai. Mais c’était vraiment super : je me suis amusé, ça n’était pas toujours facile avec Martin (Bazin) et c’est normal. Il faut être en totale fusion avec son coéquipier savoir prendre sur soi, respirer, être attentif au comportement de l’autre. On passe plus de 14 heures avec quelqu’un. Je dirais que plus qu’une course, c’est un état d’esprit. Il faut être dans le speed mais aussi dans la retenue, garder une concentration sans faille, car la moindre erreur d’appréciation coûte cher. Quant à l’organisation, franchement, je n’ai pas ressenti le moindre truc de travers : tout était super, les repas, la manière dont on s’occupe de nous. Il ne manquait qu’une seule chose : une masseuse” conclut-il en riant.