Un vrai goût d’aventure

L’étape d’hier était bel et bien un apéritif. Les mets plus consistants ont été servis sur un plateau aux concurrents. Tout a bien commencé pour tout le monde : un passage devant le M’Douara, célèbre ancienne prison épousant le relief naturel qui figure dans le film la Momie : au petit matin, lumière sublime, soulignant les reliefs et aucune difficultés pour rejoindre la première balise. Là, chacun s’affaire à poser ses points sur les cartes dans les positions les plus diverses : capot, à genoux sur le sol, à l’arrière des 4×4… l'équipage 119 (Arnaud Dagois / Christelle Dagois), justement. C’est là que ça se passe pour un café préparé par Arnaud, tandis que Christelle, déjà Gazelle, s’affaire sur ses cartes.

Où l’art de franchir les obstacles

Chez la team 115 (Saad Abid / Leïla HADIOUI - JEEP), c’est toujours la même exubérance : “Mais je te dis que le Nord est là” assène Leïla à grands gestes tandis que Saad, faussement indigné lui rétorque “Non mais tu te crois sur un défilé de mode ou quoi ? Laisse moi faire mon travail“. Un sketch matinal. La team 25 (CHRYSTELLE LESOBRE / CHRISTOPHE COUVERT - CAPIFRANCE), arrive à la balise à son tour, heureux à la perspective de vivre une nouvelle journée de défiOn reste concentré, on est absorbés par la course mais franchement, tu ne peux pas t’empêcher de faire Waoooou ! tellement la beauté des paysages te saute au visage“.

Déjà, des lignes de conduite se dessinent, dictées par les résultats d’hier. L'équipage 24 (Clémence QUESNEL / Stéphane NOËL - CAPIFRANCE) par exemple, très surpris de sa première place au provisoire, compte bien conforter la performance. Stéphane désigne sa coéquipière du pouce “Elle a toujours raison. Je lui fais confiance pour nous mener au cap jusqu’à ce qu’on ne puisse plus avancer“. Sous ses allures nonchalantes, Laurent Maistret (team 110) escompte bien progresser encore : “Il faut que l’on se fasse confiance parce qu’hier, on avait tendance à être influencés par les traces. Ce matin, nous avons été dans les premiers à partir. Donc un sol vierge de traces, on a adoré ça : on va chercher le km au plus près et on prendra plus de risques aujourd’hui“. Sauf que…

La journée était longue et imposait de nombreux passages trialisants. Entre les herbes à chameaux, une galère pour les pilotes les plus chevronnés, les reliefs que les plus risque-tout auront décidé de traverser plutôt que de contourner, les passes montagneuses difficiles à trouver, le niveau de la course est monté d’un cran, après la balise 2. Une occasion de se porter mutuellement assistance comme l'équipage 120 (NICOLAS GENIN / Muriel GENIN - ITINERAIRES D'ENTREPRENEURS) et la team 104 (Clementine Huhn / Yannick Haffner), qui se sont dépêtrés des herbes à chameaux grâce à leurs sangles respectives. Un service pour un autre “Ça fera deux bières ce soir au bivouac !“.

C’est le duo du 116 (Krystina GRIMONPREZ / Laurent BRISEBRAS - BSM VITRY EN ARTOIS) qui inaugure l’appel à l’assistance du Rallye et les 200 km de pénalités assortis. Une petite heure plus tard, nouveau tankage : cette fois, l'équipage 122 (Nicolas Hourdin / Julien Lorber) l’aide à s’en sortir avec les sangles. L’équipage est tendu “Ça a super bien commencé et là, on galère” commente Krystina, sous le soleil qui tape fort en fin de matinée. Elle et son mari, gendarmes dans le Pas de Calais ne visaient certes pas la compétition mais plutôt la découverte et l’aventure. Ils sont servis. L'équipage 110 (Martin BAZIN / Laurent Maistret - Be In Sport - Happy Sport) sera lui aussi obligé de se faire aider par l’assistance mécanique, dans les herbes à chameau que, décidément, personne n’a beaucoup goûté.

Nous laissons la parole à Paul Belmondo, le parrain de ce premier GAM (Gazelles And Men) et son équipier Guy Leneveu, de le 112 (Paul BELMONDO / Guy LENEVEU) pour commenter cette étape à laquelle il a participé aujourd’hui. Les deux se connaissent bien pour avoir été équipiers 4 fois en rallye raid (2 Dakar, 2 rallye de Tunisie) : “On a l’habitude du road book ou on peut toujours se rattraper. On est allés un peu vite, du coup on a jardiné deux fois. Demain, on prendra plus le temps de nous poser pour réfléchir aux options et gagner en précision. Mais c’était très intéressant“.